Charline Vanhoenacker et Guillaume Meurice, les deux chroniqueurs stars de France Inter, incarnent Clem et Jean-Matt (lol), deux consultants de l'agence de communication Win-Win (excellent! Quand j’ai vu qu’il faisait une Fondation, j’ai voulu m’impliquer, m’engager dans un premier combat. Aujourd’hui, Il y a un fossé entre les journalistes parisiens et le public qui les lit ou qui les écoute. Il semble loin le temps où Inter virait ses humoristes. Obstinée, elle prend sa plume et écrit une trentaine de lettres aux cadres RPR pour obtenir des entretiens. Je ne m’explique toujours pas pourquoi la France a voté pour Sarkozy. Pas dupe des risques d’usure de sa surexposition de meuf marrante, Charline pense déjà à l’après. De son studio de 14m2 avec vue sur les toits et la Tour Montparnasse, l'humoriste a fait une oeuvre d'art ou presque. Finalement, personne ne me l’a reproché et c’est plutôt un atout. “Le jour où je le fais, je suis foutue car c’est mon mantra, la raison pour laquelle je suis là.”. L’humour démine le réel, permet de montrer qu’on peut dominer les choses. L’abus de faiblesse, classé sans suite. Inconsciemment, ça m’a marquée au fer rouge. Quand j’ai suivi Hollande pendant sa campagne, des choses m’avaient frappée. Petite, elle adorait déjà Les Guignols de l'info. “J’ai expliqué à Antoine que je mesurais les conséquences mais que je ne briderai pas ma liberté d’expression, raconte Charline. A Bruxelles, j’ai fait philologie romaine et Sciences Po et ensuite une école de journalisme à Paris (l’ESJ), non reconnue par la profession, mais on s’en fout, comme ça, je ne suis pas formatée comme les autres ! C’est indécrottable chez moi. Recevez toute l’actualité des Inrocks en vous inscrivant à la newsletter hebdo. Elle est fille unique . Elle pénètre dans l’amphi dans lequel son grand-père, résistant, a été arrêté en plein cours. . A chaque fois que j’écris une chronique sur le FN, je me sens face à un moulin à vent. Au bout de quelques jours, elle entonne La Traviata en direct à 5 heures du mat. Chaque matin, la plus française des Belges passe l’actualité à la friteuse Gamine, elle était fan de Nicolas Hulot et des « Guignols de l’info ». Comment avez-vous trouvé la France quand vous y êtes arrivée ? Sociologue au Centre de sociologie des organisations, Sciences Po, Président du groupe parlementaire de La France insoumise, Publié le 16 décembre 2015 à 14h03 - Mis à jour le 18 février 2016 à 15h28. Ce qu’elle nomme le “Hollande tour”. “Antoine m’a raconté son éviction du Grand Journal, mais ensuite nous n’en avons plus parlé, confie Charline. Nouvelle star de France Inter, la journaliste-humoriste belge se moque des connivences et des conservatismes d’ici, avec la liberté d’expression comme cheval de bataille. J’ai baigné dans ce récit. “Pour montrer que je n’étais pas la chouchou, je surjouais la frondeuse. C’est grâce à Daphné Roulier (qui travaille à France Inter – ndlr) que je l’ai rencontré et ça a bien matché.”. Donc, c’est bon, fonce mon gars!». Au siège du journal, près du Palais royal de Bruxelles, la petite Charline se fait vite repérer. « La Manif pour tous » en est le stade ultime. « Je ne serais pas arrivé là si… » est un nouveau rendez-vous à retrouver chaque dimanche matin dans La Matinale du « Monde ». Difficile de concilier les deux ? Pourquoi est-ce que tu ne le ferais pas à la radio ? Son maître de stage, Ricardo Gutiérrez, chef de service société se souvient : “Elle avait déjà cette capacité de rendre les papiers les plus barbants, cool. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. C’est profondément ancré en moi, c’est une véritable vocation. Il sera torturé. Que vous inspire la montée du Front national ? J’ai fait un rapport sur les problèmes de fonctionnement, et pendant sept, huit ans, j’ai dirigé un projet de coopération. « Je ne serais pas arrivé là si… » : retrouvez tous les entretiens de La Matinale ici. Ce message s’affichera sur l’autre appareil. “Elle a une grosse susceptibilité sur ce point, c’est sa marque de fabrique de brocarder la connivence”, raconte Guillaume Meurice. Charline Vanhoenacker a grandi, entre deux parents enseignants, à La Louvière, une ancienne ville de charbonnage à 40 km de la frontière française. Ah, oui ! J’en ai eu deux très marquants : lorsqu’on a été coincés, à cause d’une opération escargot anti-permis à points, toute la nuit en voiture avec mes parents, qui devaient me déposer gare Montparnasse pour aller faire ce voyage avec la Fondation Hulot. Et quand j’étais en crise de vocation journalistique (pigiste, c’est difficile), j’allais y travailler deux mois pour l’association et aussi faire des reportages. Passionnée d’écologie, elle ne loupe aucune diffusion d’Ushuaïa à la télévision. On y croise la baronne Clara Dupont-Monod, Isabelle Sorente l’intello, le zikos Thomas VDB, l’acteur Hippolyte Girardot… Si tu écoutes… débute avec une revue de presse qui ressemble à celle des Nuls, enchaîne sur trois thèmes d’actu commentés par un invité, dont on sent qu’il n’est parfois qu’un prétexte pour faire les cons. Un copyright André Manoukian, membre de la bande de chroniqueurs d’une émission où il n’est pas rare d’ouvrir une petite bière à l’antenne. Un style qui résonne avec l’après-Charlie et la France postattentats. Sarko l’avait divisée entre pauvres et riches (je caricature très fort), maintenant c’est entre bobos et réacs. Avec vos « Carnets de campagne », en 2012, pour la RTBF, vous découvrez ce que vous appelez le « cénacle médiatico-politique français ». Pierre-Yves Paque Publié le 02-04-19 à 18h53 - … Elle les réalise auprès de Roselyne Bachelot, de Jean-Louis Debré (qui la prendra pour une militante de droite et lui offrira des goodies) et d’Alain Juppé dont elle garde un savoureux souvenir. La nouvelle direction de Canal est furax et appelle France Inter. J’ai trouvé la France conservatrice, et c’est de pire en pire. La chaussée est glissante. https://t.co/f43TEpRc0i, — les inrocks (@lesinrocks) 6 Janvier 2016. Tout cela explique un peu mon regard sur le pays ! “C’est de l’humour corporate”, tacle un ancien de Radio France qui regrette les saignants Stéphane Guillon et Didier Porte. “La morgue, installée à côté d’une halle aux poissons, était surchargée : il y avait des centaines de cadavres dehors. Cela m’a marquée au fer rouge : je ne veux pas céder un millimètre carré de liberté dans tout ce que je fais. La RTBF a eu le courage de me laisser faire. Le journalisme est une envie qui est arrivée très tôt…. Je lui dois sans doute cette volonté de ne jamais rien céder, de ne jamais se faire acheter.”, “Pour moi, l’école était un terrain de jeu, pour pousser le bouchon un peu loin”. Podium et fantasment sur Patrick Bruel. J’avais envie de découvrir l’Afrique, mais pas comme une touriste. Depuis neuf mois, elle travaille sept jours sur sept. Epuisée, elle fonce sur son scooter rejoindre son équipe. Je me souviens que, gamine, je faisais des caricatures de Jospin ou j’imitais Chirac. 7 h 31, répétition. Elle est immédiatement devenue correspondante pour nous à Paris.” Son premier reportage la mène à Rungis, à l’été 2003, en pleine canicule. Je m’y suis intéressée avec les « Guignols de l’info » et en achetant, de temps en temps, Charlie Hebdo et Le Canard enchaîné. En cliquant sur « Continuer à lire ici » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. La journaliste rigoriste se mue en journaliste satirique. Après sa chronique, Charline ne serre jamais la main aux politiques à la machine à café et a pour habitude de refuser leurs invitations à déjeuner. Quand Charline parodie Léa Salamé. J’y suis arrivée par hasard. L’humoriste Guillaume Meurice tranche : “Il ne faut pas s’aimer soi-même pour ne pas l’aimer.” Dans les couloirs, Charline Vanhoenacker, la bonne copine des raclettes parties, ne se donne pas des airs de star. 7 h 29, teasing en cabine. Caballero et JeanJass : “Quand on aime on ne compte pas”, A voir : Dave Grohl dévoile la bande-annonce de son documentaire sur les tournées, [Exclu] Turner Cody and The Soldiers of Love dévoilent leur première collaboration, Beck, Blood Orange, Damon Albarn… vont réinterpréter le dernier album de McCartney, Mustang toujours indomptable sur son nouvel album, Comment “We Are Who We Are” dégenre la teen série, Politique de confidentialité et données personnelles. “Quand j’ai fait mes études à Bruxelles, j’ai compris à quel point le système était inégalitaire. “A Inter, les gens se sentent très importants, avec sa fraîcheur, c’est un peu ‘Un Indien dans la ville” une journaliste. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois. La soirée électorale finit à l’hôpital. Pour moi, l’école était un terrain de jeu, pour pousser le bouchon un peu loin.” Pas trop non plus. Ça l’a fait marrer !” Car la petite n’a pas froid aux yeux. Bûcheuse, elle multiplie les piges et devient la correspondante de la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) et de la Radio Télévision Suisse (RTS). Chouchou enchaîne direct et dans la bonne humeur sur la préparation de son émission de l’après-midi coanimée avec l’humoriste belge Alex Vizorek, Si tu écoutes, j’annule tout. Même si son vrai chez lui est à Bruxelles, Alex Vizorek s'est installé un pied-à-terre à Paris depuis 2013. Lors de la conférence de rentrée de la grille de 2015, pour introduire Mathieu Gallet, le pdg de Radio France, elle lance : “Je vous déroule le tapis et vous laisse choisir la couleur”, en référence à ses frais de bureau, une des causes de la grève d’un mois au printemps précédent. Quand je suis arrivée, en 2002, Le Pen venait d’accéder au second tour de la présidentielle. Charline Vanhoenacker et sur France Inter, du lundi au vendredi, à 7 h 55, pour son billet et de 17 à 18 heures dans « Si tu m’écoutes, j’annule tout » Livre : Bonjour la France ! Charline Vanhoenacker est née le 31 décembre 1977 à La Louvière, en Belgique . Maintenant, après les attentats de Paris, c’est oui à 100 %. Télévision Vidéo. Les pénuries de puces grippent les usines des constructeurs automobiles, de plus en plus dépendants à l’électronique, Epic Games lève un nouveau milliard de dollars et renforce ses liens avec Sony, « Elliott Management, le vieux renard dans la pharmacie GSK », Patrick Castel : « Il faut s’interroger sur la pertinence des nouvelles orientations de la politique immobilière en matière de santé », Covid-19, paludisme, sida : l’immense bilan humain des pandémies actuelles, Pourquoi la dette publique n’est pas un problème (pour l’instant). Après avoir creusé la veine humoristique pendant quatre ans et avoir loupé son passage télévisé sur France 4, peut-elle encore reprendre un virage sérieux ? “C’est rond comme du Canteloup, on rigole, mais ça grince pas trop.” Charline, qui ne se définit pas comme humoriste mais se sent “proche des caricaturistes de presse”, dit ne pas chercher “à aller dans le trash mais à produire un sourire de catharsis”. Charline Vanhoenacker entretient un rapport particulier avec la gêne. Elle fait ses études secondaires à l'Athénée provincial de La Louvière, où enseignent ses parents, Philippe Vanhoenacker et Linette dite Line Douillet . Elle m’a invitée dans son émission « Comme on nous parle », et je lui ai glissé un CD avec mes chroniques. “Au départ, je voulais faire une émission d’analyse de la société française et regarde où j’en suis !”, rigole la chef d’orchestre qui coanime avec Alex Vizorek, surnommé “Michel Drucker” à cause de ses goûts culturels. Mon rendez-vous télé, c’était « Ushuaïa ». Charline Vanhoenacker parodie Léa Salamé et son compagnon. Je ne serais pas arrivée là si je ne m’étais pas nourrie, depuis que je suis gamine, de la satire politique française. Charline Vanhoenacker parodie Léa Salamé et son compagnon. L'occasion de lui présenter un couple d’écologistes En Marche ! Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette). Elle assiste alors à la reprise en main de Canal+. Je serai ravie de retourner sur le terrain. Cette phrase me guide toujours. Si je n’étais pas née et avais grandi à La Louvière, dans un creuset d’immigration, dans une ville et une région populaires qui ont des raisons de se sentir parfois de seconde zone. “Elle s’est imposée par sa spontanéité face à ce macho, se réjouit une journaliste. C’est dans cette terre des terrils et des anciens bassins houillers abandonnés qu’elle fait ses premiers pas. Mais en déminant la situation, elle comprend qu’elle le sert. Pendant une dizaine d’années, elle vivote avec 1 200 euros par mois, crèche longtemps en cité universitaire. “A lundi chouchou !”, lance Léa Salamé en filant. Hulot est le premier grand lanceur d’alerte en France. Dès le collège, Charline se montre rétive à l’autorité, notamment pour se démarquer de ses parents qu’elle a comme profs. Rien n’était calculé. C’était à la pointe bretonne, j’avais 14 ans.